Affichage des articles dont le libellé est 2005 - TOUT EST UNE QUESTION DE POINT DE VUE. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 2005 - TOUT EST UNE QUESTION DE POINT DE VUE. Afficher tous les articles

Tout est une question de point de vue

Que peut-on voir au-delà d'une vitre?

« Un jour fixé devant le poste de télévision, mon regard fut attiré subitement vers la fenêtre. La lumière de l'extérieur était remplie d'intensité. Je voyais le vent danser avec les arbres et l'herbe frémissait à cet événement. Une envie très forte de sortir dans le jardin m'envahissait. Ce désir continuait à s'intensifier au fur et à mesure que je me dirigeais vers la fenêtre. D'un coup, comme une nécessité, je suis sorti. La lumière me faisait plisser les yeux et mon regard trouvait de la difficulté, dans un étourdissement, à percevoir le paysage. Dans mon avancée, le voile qui brouillait ma perception s'est dissout, dans une lenteur, au rythme de mes pas. Ce quotidien devenait un événement extraordinaire, je devenais sensible à chaque petit détail que m'offrait, dans une simplicité, ce moment de vie. Mes respirations se transformaient en bouffées euphoriques où mon corps dans une accoutumance s'abandonnait. Tout mon être se mettait dans une disponibilité, comme si pour la première fois je pouvais me frotter, sentir, respirer, dans l'infime de mes mouvements, le présent. Ce souvenir ne m'a jamais plus quitté. Pour la première fois, à travers cette expérience unique, je découvrais d'autres plis de mon identité. Elle était à jamais inscrite dans mon corps, dans ma chair et je reste toujours en résonance quand je me remémore cet événement. C'est peut-être à ce moment-là, que ma perception et mon rapport au monde ont basculé.
Je crois, que ce qui m'a fait vivre cette expérience en puissance est l'action d'aller à la rencontre, de prendre le risque de découvrir de nouveaux territoires de ma conscience par le sensible. Ce langage, à part entière, ne peut être que décrypté par la propre démarche de l'individu. Là où le temps se suspend et nous laisse entr’apercevoir la féerie de notre monde » Julien Jeanne


Quels points de vues portons-nous sur le monde ?

Cette forme de 50 minutes, au temps suspendu, donne à voir un homme face à son image.
Mais que donne t'il à voir ? Un portrait, son portrait où les plis de son identité nous renvois, en suggestion, à nous questionner sur notre rapport les uns aux autres, à l'image et à notre propre inscription dans le monde.Cet homme est comme un livre ouvert, un miroir. Il tente à travers son rapport aux objets (Je travaille autour d'objets portant tous des potentiels de transformation, comme des miroirs. Ils sont re-agencés au fur et à mesure de mes manipulations, et donnent ainsi à voir une écriture qui se spatialise sur scène.), à la parole et à la lumière, de devenir un corps support où le reflet de son identité nous renvoie à notre propre histoire.

Il propose dans sa mise jeu de réactiver une curiosité, le désir d'aller vers à ce qui est étranger à soi. Dans ce temps, surgissent des témoignages récoltés donnant différents points de vue sur la question " que peut-on voir au-delà d'une vitre ?". Ainsi ces paroles créent une ouverture, un partage avec le public "ici et maintenant". Ce corps colporteur, dans sa mise en œuvre, est en constante imprégnation de ce qu'il fait et écoute. Il se charge pour donner du sens au regard et fera surgir une danse du "don". Cette danse qui sera à chaque fois unique est un souffle, un moment révélateur de ce qui s'est passé en amont, une mémoire en acte. Le temps d’opérer une mise point, une prise de recul ou une suspension pour laisser de la place aux perspectives imaginaires de chacun.



interprétation et conception : Julien Jeanne avec la collaboration de Yoann Demichelis
Création lumière : Matthieu Ferry
Création son : Chloé Catoire