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UN EFFLEUREMENT - Une danse excentrique

photo Jérémy Malmasson
















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CRÉATION 
> Le 11 Février 2011 - Festival Artdanthé 
Théâtre de vanves, scène conventionnée pour la danse

REPRÉSENTATIONS
> Le 18 et 19 mai 2011 - Festival Agitato
Le Triangle, cité de la danse

> Le 27 février 2012 - Festival Action
Atheneum, centre culturel de l'université de Bourgogne

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"Un effleurement anime une symphonie en douceur
Un point de fuite donnant la possibilité d’être dans une perception d’apesanteur
Telle une plume, dans un continuum, prenant le temps de se déposer sur le sol
Ainsi offrir à la rétine d’être effleurée pour se réinventer nos territoires 
Souffler à l’oreille une enzyme mémorielle
Une vibration
Un massage mental
Toucher du doigt ses désirs les plus fous
Là où palpite notre corps
D’être ici et maintenant"
Julien Jeanne


Après la série de performances Héliogravures, Julien Jeanne revient, avec Un effleurement, à la forme du solo, guidé par une question : comment habiter la scène, mettre en mouvement le corps à partir d'une relation simple ? Faire d'un objet – le ballon – une surface de projection mentale et un support métaphorique ? À partir de ces deux présences et de leur rapport, il invente un paysage modulé, laissant circuler des ambiances – du méditatif à l'angoisse sourde.

Double abstrait, visage sans traits, entretenant avec le danseur une relation d'interaction fragile, le ballon introduit une zone de contemplation diffuse, un décentrement du regard. Sa relation avec le danseur oscille entre moments d'osmose – où la gravité paraît suspendue et le ballon ne faire qu'un avec le corps qui l'anime – et moments de séparation, de vide. Dans le battement entre ces deux états se glissent images et réminiscences : accentuées par la respiration des lumières – l'alternance d'obscurité et de flashs qui absorbe et souligne les formes – des figures s'impriment, reviennent, s'évaporent. Les flashs qui se succèdent forment les pièces d'un puzzle aux motifs changeants – dont le ballon est comme la case vide, en constant déplacement, et la silhouette de Julien Jeanne le motif éphémère.

L'aspect incontrôlable de cette « forme dansante aléatoire » nous fait toucher simultanément la fragilité et la répétition, l'abstraction mentale et la métaphore d'un rapport au monde – mobilisant le toucher, la lutte, la possession, la douceur ou l'attente. À travers le balancement entre présence et absence – comme cette main tendue vers un ballon qui n'est plus là – Julien Jeanne convoque un monde intérieur fragile, permettant à chaque spectateur de recouvrir le support vierge du ballon de ses propres projections imaginaires. Un effleurement est peut-être le nom du réglage entre désir de possession et volonté d'effacement, tentation du vide et occupation minimale de l'espace. L'ajustement d'une attache au monde : deux présences qui se mettent mutuellement en exergue, et font entendre la ritournelle d'un « fort-da ». Un horizon qui conjugue l'au-loin, et l'ici.                                             Gilles Amalvi


>>> extrait vidéo: http://www.julien-jeanne.org/un_effleurement/

Distribution
Conception, réalisation et interprétation : Julien Jeanne
Composition sonore :  Damien Marchal
lumière : Alice Gill-kahn
Scénographie : Camille Riquier et Julien Jeanne
Regards bienveillants : Yoann Demichelis, Gilles Amalvi, Thierry Micouin et Martina Hochmuth

Production association index

Coproduction et résidence 
Musée de la Danse / CCNRB, CNDC d’Angers , CCN de Caen / Basse Normandie, Théâtre de Vanves - scène conventionnée pour la danse, Le Triangle - cité de la danse

L’association Index est subventionnée par la direction des affaires culturelles et de la Communication – DRAC Bretagne et la Ville de Rennes

Quelles facultés avons-nous de flirter avec le monde ?

 Cette nouvelle pièce est l’idée utopique de construire un sas où il est envisageable de suspendre le temps. Une façon sous-jacente d’interroger comment nous prenons le temps de nous connecter à notre environnement extérieur et par quoi nous sommes affectés aujourd’hui. 

Un effleurement, 2010, still.
« Un effleurement » est une exploration sur les différents états corporels induits par l’acte du toucher ou d’être touché, tant dans nos manières d’être en relation avec notre sphère sociale que par nos représentations mentales ou nos influences environnementales. 

À travers une dramaturgie très simple et une épure visuelle, ce spectacle tente d'offrir un langage chorégraphique, esquissé, de gestes invoquant des sédiments de notre mémoire collective, dont la mise en œuvre s’opère par des qualités d’adhérence possibles d’un corps sur la membrane d’un gonflable. Une relation entre pression et décompression, par des points de suspensions (points de repos) et de vigilance entre attraction et répulsion. 

La membrane d’un gonflable comme une représentation allégorique du monde

Ce gonflable est une sorte d’interface avec notre dimension sociale et environnementale, un totem d’invocations comme un possible contact avec l’univers dans une pluralité. Elle devient dans sa métamorphose la peau du monde, notre rapport à l’autre, une pensée intérieure. 

Ce « quasi-objet » en lévitation est un ballon noir. Il donne dans sa perception visuelle et sa manipulation une préhension plus ouverte sur notre imaginaire. Les relations et configurations spatiales que le corps entretient à cet objet donne la possibilité de découvrir des lectures en filigrane. Des évocations suggérées, dans une sensualité à fleur de peau, par des gestes tendres comme une manière de créer un souffle, de ressentir sans force une adéquation en résonance à ce qui gravite autour de nous. Les détails et la précision de gestes lents accordent cette faculté de suspendre le temps, pour révéler pendant des instants une perception photographique de l’espace scénique. 
L’image extraordinaire me semble aujourd’hui se placer dans des choses simples, sans apparat et sans accumulation d’information. Un espace qui m’apparaît comme «en voie de disparition». Ce postulat m’amène consciemment à offrir un registre minimaliste, à l’inverse de la haute machinerie. 



Les sources du projet : 
Un effleurement, 2010, still.
Les sédiments sont des empreintes que j’ai traversées, comme d’autres. Cela en est une interprétation. Mes influences sur la chorégraphie se sont inspirées de différentes sources : 
- Le cinéma : Mulholland Drive de David Lynch, Le dictateur de Charlie Chaplin, Le Ballon Rouge de Albert La Morisse, Gerry de Gus Van Sant, , 2001 L’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. 
- Photographie : Le mouvement des photographies humanistes des années 1930 à 1960 comme Willy Ronis, Edouard Boubat et peu plus tard Raymond Depardon. Leurs particularités étaient d’avoir une vision tendre et positive sur le monde. Dernièrement, les photomontages de Gilbert Garçin. 
- La peinture caravagesque : La technique picturale laisse entr’apercevoir entre l’ombre et la lumière, ainsi que l’expressivité de représenter des corps et leurs visages une perception plastique qui m’intéresse. 

Les composantes du projet : 
Le son, élément important dans le dispositif se compose en direct par la présence d’un plasticien sonore. Par détournement, celui-ci manipule la plasticité de résidus sonores captés sur des disques durs informatiques. Il en fait surgir, par infiltration des nappes et des fréquences, une architecture sonore.




« Pour cette collaboration, Un effleurement, Julien Jeanne m’a sollicité afin de produire un écho à ses postures au travers d’une composition sonore. Celle-ci met en jeu des Modulateurs à Masse Magnétique. Amplifiés, ils ont pour particularité de produire des fréquences extrêmement régulières et continues. Cela s’obtient grâce à des disques durs d’ordinateurs montés en grappe. Sur ceux-ci, par différentes actions de circuit bending, des variations sont obtenues. Cet intérêt pour ces modulateurs à masses magnétiques vient de la comparaison entre, le gonflable et la source sonore. Le ballon produit des champs électrostatiques et électromagnétiques avec lesquels le danseur improvise pour élaborer ses mouvements, la source sonore, elle, produit le même type de magnétisme ce qui permet d’obtenir un vocabulaire commun entre les sons et les situations de corps. Le magnétisme est un phénomène physique, par lequel se manifeste des forces attractives ou répulsives d'un objet sur un autre, ou avec des charges électriques en mouvement.
Cet échange entre le chorégraphe et le plasticien sonore se fera sur un phénomène physique commun mais par des moyens d’expression complémentaires. »  Damien Marchal 

Un effleurement, 2010, still.
Le parti pris de la lumière s’est inspiré directement de phénomènes d’ellipse cinématographique. Pendant tout le long du spectacle s’opèrent des respirations lumineuses, afin de proposer des situations de répétition qui agissent sur la perception de l’ensemble de la chorégraphie. 

Ce projet hybride alliant danse et arts visuels est une sorte d’orchestration picturale à la manière d’une « ardoise magique ». L’ensemble de l’espace scénique entre le corps et le gonflable, ainsi que l’accompagnement de la composition de résidus sonores et la lumière transmet une imbrication visuelle entre sculpture, architecture et paysage. Une manière d’insuffler au corps du spectateur un état de contemplation propice à prendre appui sur ses sens. 

Un effleurement ouvre une cellule de suspension en douceur. Une sorte de tableau vivant animé par une figure pour en faire surgir dans l’infime de ses intentions des potentiels d’évocations. L’envie de proposer un environnement harmonieux, une situation à la fois stimulante et relaxante, une source – pleine d’élan vital – de mouvements propices, et prête à réagir au rêve d’un autre monde.


>>> extrait vidéo: http://www.julien-jeanne.org/un_effleurement/